Lilith

Verve d’Allitération

Il va et vient, ce vilain vent,
Vivant et vivifiant,
Voyageant de vertes verdures,
En de vallons vermillons

Vente, vente, vif vent
Ne me laisse pas vivre sans voir
Sans sentir, sans valoir,
Valoir sans vouloir,
Vouloir sans vivre

Oh vif vent, vient m’emporter,
Et montre-moi la voie!

Toujours virevoltant, la vierge vertu,
Vouant vacarme dans la vallée
Aux milles vanilles des vanités,
Se prit d’une valse et se vautra dans
Un voeu de vérité

Vague de vitraux imparfaits,
Faite de vautours et de vapeurs,
Tel un vase de velours appelant au vice.
Ta vengeance est veloutée,
Une vigne vorace

Et moi, vulnérable victime de violence,
Veuve vide de vergogne, veille sur
Cette vieille vie vermeille, que
Ce vent vagabond m’eût apportée.

Verge de la vie, de ce vin vitale,
Voguant et variant, telle ma
Voix de venin, crachant le
Volcan des valeurs

Je prie de voler parmi ces vaincus vantards.
Vain est vouloir voir leurs visages, ressemblant à des verrous,
Qui retiennent la voile de ma liberté

Et volontaire, j’ouvris les volets, laissant
Le vent, vertige de virtuosité, visité mes nuits,
Et ainsi, me faire vaciller par la vitesse.

Invisible je deviens
Et va de village en village,
Répandre cette Verve d’Allitération

Hauts sont les monts et ténébreux le ciel
Cependant, les arbres gardent le calme
En ce jour triste, le soleil se cache
Soudain, la sérénité se déchire
Le chef barbare pousse un cri puissant
Les gonfanons de rubis se dressent
Chevaliers se préparent au duel
Arthur, le roi, souffle dans l’olifant
Dure est la lutte pour le pouvoir
De leurs lourdes épées, ils s’affrontent
Heurts féroces reçoivent les Saxons
L’herbe avant si verte brille de sang
De païens, terre en est recouverte
Le traître de Mordred fixe le roi
« Par les Dieux, je le jure, je te tuerai »

Fourbe, Mordred s’élance vivement
Il proclame, faisant face à son père
«Aucun compromis ne vous sera fait
Laissez les armes et abandonnez »
Arthur répond : « Tes dires sont du poison!
Traître tu es et traître tu mourras! »
Invincibles sont les coups échangés
Le vilain fils a vite l’avantage
Sans remord, il enfonce son épée
Arthur Pendragon crie dans la clairière
Lâche, Mordred fuit car Lancelot vient
Le vaillant chevalier tient son seigneur
Dans ses bras baignés de sang, il succombe
Malgré tout, sa mort n’est point dérisoire
Haine monte en lui par les cris des bêtes

Empoignant sa Dame d’argent, il va
Il frappe, ses coups portant la colère
Le Saxon abat sa hache dans le vide
Lancelot ne lui laisse point de chances
Des gerbes de rouges scintillent sur l’herbe
Pour le roi, il doit y laisser son âme
Puisque dans son corps, la cognée s’enfonce
De sa bouche, jaillit le sang brillant
De son front, coule les efforts furieux
Toutefois, il ne se laisse vaincu
« Je vengerai Arthur quoi qu’il m’en coûte
La Bretagne est à Dieu et restera
Si je dois mourir, en brave je serai »
Puis, il afflige la mort à la bête
Alors, chutant sur le sol, le preux n’est plus

Une douce tristesse voile mon âme
Quand tes yeux sombres se posent sur moi
Déchirant tout mon corps telle une lame
Ta peau immaculée me donne un froid
Tes lèvres grenat me laissent en émoi
Tes superbes courbes sont exaltantes
Toutes les nuits un cauchemar me hante
Tu restes là, à me considérer
Brûlante, ardente est l’envie qui me tente
Je te hais mais toujours je t’aimerai

Ta démarche est celle d’une gente dame
Tu avances, doucement, à chaque fois
Tu sembles immortelle comme une flamme
Mais telle une ombre, tu glisses entre mes doigts
Un rire éclate suivi de ta voix
Tu m’ensorcelles, belle fée démente
Je n’en peux plus et tu en es consciente
Je me réveille, enfin je peux respirer
Tu me fais mal, comme tu es méchante
Je te hais mais toujours je t’aimerai

Le dégoût que je porte pour toi, femme
Est égal à l’amour que j’ai en moi
Tout est alors confus, c’est un vrai drame
Ton regard glisse sur mon corps, je reste coi
Tu me dis que tu m’aimes et je te crois
Je n’y peux rien, contre grés et tourmentes
J’aimerais t’écraser et que tu sentes
Combien je souffre, juste pour t’admirer
Tu me répugnes, tu le sais, amante
Je te hais mais toujours je t’aimerai

Douce démone, comme tu es provocante!
Sache, chère, la vengeance se fait lente…
Donne-moi ton cœur, je le brûlerai
Et enfin, tu ne seras plus vivante
Je te hais mais toujours je t’aimerai

Tranquillement, m’extirpant de mes songes
Tu apparais, tel un ange de Dieu
Et de mes larmes, sans cesse qui me rongent
Voile d’une forte haine mes yeux,
M’envenime d’un poison hargneux
Tu t’approches, vêtue de belles soies
Tu me souris, gaiement, comme autrefois
Hypocrite, je te hais, je te hais!
Cependant, reste toujours près de moi
Sois en paix, c’est mon seul souhait

Belle colombe, venue ici, longe
D’un regard bleu ce qui reste de mieux
En mon être, qui n’est que mensonges
Et qui ne possède rien de très pieux,
Tu m’as marqué à la chair et au feu…
À ta grande tristesse et désarroi
Tout s’est envolé, vie, plaisir et joie
Je ne ressens plus rien, car tout est fait
Depuis que tu as chuté de ton toit
Sois en paix, c’est mon unique souhait

Sentiment déplaisant d’être une éponge
Qui absorbe trop pour ce qu’elle peut
Pourquoi venir encore me hanter?
Disparais et réintègre tes cieux
Où tu trouveras ce qu’il y a de mieux
Libre, ange des rêves, je veux que tu sois
Malgré la haine que je porte pour toi
Déploie tes ailes et envole-toi à jamais
Mais protège-nous et fais ce que doit
Sois en paix, c’est mon unique souhait

Jessica, ô cousine! Tu es en moi
Et jusqu’à ce que la douleur me noie
Je jure de penser à ce que tu étais
Ce que tu es, ange qui porte la croix
Sois en paix, c’est mon unique souhait

Je ne comprend pas...

Tu as décidé d'en finir avec la vie
Sans te confier
Sans en parler
Sans le livrer

Je le savais et pourtant...
Je n'ai rien fait...

Je m'en veux tellement
De ne pas t'avoir empêcher
De ne pas t'avoir écouter
De ne pas t'avoir aviser

« J'aime mieux en finir que d'en souffrir »
M'as-tu écrit, après avoir fait cette chute mortelle

Le suicide
Cette maladie chronique
Affecte ceux qui sont en détresse
Submerge ceux qui ont la peste

De ne pas pouvoir s'en sortir
De ne pas pouvoir revenir
De ne pas pouvoir se souvenir

Que des moments passés...
Que des moments joyeux et libérés...
Que des moments doux et aimés...

Mais tu aimais mieux en finir
Que de te souvenir
Que j'étais là
Près de toi

Pour t'écouter
Et te consoler
Et te conseiller
Pour te ramener

Mais tu es partis..

Sans m'en être aperçu
Mon coeur s'est envolé avec toi
À jamais tu resteras
Ma soeur perdue

Je m'en ait tant voulu
D'autres disaient qu'il n'y avait rien à faire
Mais ils mentent tous...
Tu criais à l'aide

Mais personne pour te secourir...

Je te déteste d'être partie sans moi
Je te déteste d'être ce que tu es
Je te déteste de m'avoir abandonnée
Sur cette Terre qui tombe en morceau...

Rien est plus pareil
Et maintenant je veille
Sur ton cercueil et je te supplie
De m'attendre quand tout sera fini...

Vous ne pouvez me comprendre
Leur criais-je
Ma douleur est si profonde
Que j'ai envie de faire la chute
Moi aussi...

« Cesse de te geindre
Cesse de te plaindre
Tu es en bonne santé
Tu es bien équilibré

Reste loin des problèmes
Profite de ce que la vie t'apporte
Prend soin de ceux que tu aimes
N'oublie pas, sois forte... »

***

Je saigne mais personne ne le voit
Je pleure mais personne ne me croit
Je suis lâche et tout le monde le sait
Je suis morte et tout le monde l’ignorait

Je prie mais personne ne m’écoute
Je parle mais personne pour s’en foutre
Je m’effondre et tout le monde est laid
Je suis morte et tout le monde l’ignorait

Je ris mais personne pour m’accompagner
Je souris mais personne pour m’admirer
Je chante mais tout le monde est niais
Je suis morte et tout le monde l’ignorait

Je marche mais personne pour me soutenir
Je cours mais personne pour me faire revenir
Je crie et tout le monde ne s’en fait
Je suis morte et tout le monde l’ignorait

Je fais des bêtises mais personne pour le reporter
Je défonce les portes mais personne pour m’arrêter
J’essaie d’être normale et tout le monde me hait
Je suis morte et tout le monde l’ignorait

Je ne mange plus mais personne pour s’en apercevoir
Je ne fais que boire mais personne pour me sortir du noir
Je me couche et tout le monde est en paix
Je suis morte et tout le monde l’ignorait

Je suis petite fille mais personne ne s’approche
Je suis femme mais plus personne pour me lancer des roches
Je me suis enfin tu et tout le monde se fond de jais
Je suis morte et tout le monde l’ignorait

Douce plainte, endors-toi profondément
Laisse la Grande Noire t’emporter sur-le-champ
Ne meurs jamais, vois l'éternité s'étaler
Et reviens des abysses pour les hanter